- Opéra national du Rhin
Hors les chemins
Découvrez la saison '24'25

La beauté des bannis


À ses débuts, l’opéra glorifiait les héros mythologiques et les puissants historiques. Le lyrisme de la voix chantée tout comme la magie de l’orchestre semblaient convenir aux figures surhumaines. Bientôt, l’opéra mit aussi en scène des bergers pour vanter la vie simple et naturelle, à sa manière opulente et sophistiquée. Mais avec le temps, il s’intéressa de plus en plus régulièrement aux marginaux et aux déclassés, objets de fascination pour le public. 

Après avoir ouvert largement la focale en valorisant les récits qui structurent nos sociétés, l’Opéra national du Rhin la resserre sur ces cas individuels. En sa saison ’24’25, il met en gloire les bannis de la société pour qui l’opéra s’est passionné. Poète maudit comme Hoffmann, prostituée de luxe comme Violetta Valéry, bagnard devenu vengeur comme Sweeney Todd, la plupart des protagonistes des opéras et ballets de notre saison sont mis au ban de la société – mais magnifiés par l’opéra et la danse qui, avec leur faculté d’ennoblissement, montrent que chaque destin individuel est digne d’attention et combien il y a de beauté dans les marges. L’on trouve ainsi des fleurs magnifiques sur les traces de ceux qui sont sortis de la voie commune, à l’image de Violetta la « dévoyée » – littéralement tra-viata, celle qui est sortie du chemin.

De cette manière, le spectacle vivant se fait miroir du monde. Il ne se veut ni prêche ni manifeste, mais il montre l’humain dans toute sa complexité et nous incite à regarder nos failles tout autant que nos forces. Il rappelle que chaque être a un rôle à jouer dans le grand théâtre du monde, même s’il est excentrique ou hors-norme. Ce faisant, l’opéra met en avant son universalité : il s’intéresse à tout le monde, donc il s’adresse à tout le monde.

À l’Opéra national du Rhin, nous en sommes convaincus. Voilà pourquoi nous proposons saison après saison des programmations qui cultivent la diversité dans l’équilibre. De grands classiques comme La Traviata y côtoient des raretés comme Giuditta, des opéras pour enfants comme Les Trois Brigands y voisinent avec des comédies musicales comme Sweeney Todd, un classique du ballet comme Casse-Noisette succède à des créations chorégraphiques sur un diptyque Liszt/Stravinski, un chef-d'œuvre baroque tel qu’Ariodante y a droit de cité autant que Picture a day like this, fulgurance d’un compositeur de notre temps. Les seules boussoles qui guident nos choix sont celles de l’exigence et de l’accessibilité, afin que tout un chacun puisse trouver de quoi se nourrir dans notre foisonnante programmation. 

L’ambition artistique ne nous fait pas défaut. Nos spectacles et concerts, outre qu’ils offrent à entendre des chefs-d'œuvre signés par les grands compositeurs d’hier et d’aujourd’hui (Haendel, Verdi, Tchaïkovski, Offenbach, Stravinski, Sondheim, Benjamin), accueillent des artistes majeurs (Natalie Dessay, Nina Stemme, Pene Pati, Barrie Kosky, William Forsythe, Jetske Mijnssen), dont plusieurs metteuses en scène invitées pour la première fois dans notre institution.

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L’accessibilité, c’est notre souci constant dans le dialogue avec les artisans de nos spectacles. Elle se traduit par une politique tarifaire qui s’obstine à proposer des prix de billets et d’abonnement modérés, et par nos multiples dispositifs d’accompagnement (introductions, podcasts, vidéos, programmes, magazine), lesquels s’élargissent désormais aux personnes en situation de handicap avec des séances en audiodescription ou la mise à disposition de gilets vibrants.

Car s’il s’adresse à la société dans toute sa diversité pour lui tendre un puissant miroir, un théâtre lyrique d’aujourd’hui doit aussi participer aux transformations que nous devons collectivement mettre en œuvre. Au premier rang de celles-ci, il y a la transition écologique à laquelle notre maison souhaite prendre une part plus active. Refléter le monde, c’est bien ; agir sur lui, c’est encore mieux. Cela passe par des actions modestes mais multiples, un désir de convaincre en douceur mais en profondeur, une volonté de rassembler et de réenchanter. 

Si nous mettons en oeuvre toutes ces actions, c’est parce que nous sommes conscients de notre mission de service public. Que soient d’ailleurs ici remerciés les collectivités qui nous donnent les moyens de nos ambitions : la Ville de Strasbourg et son Eurométropole, les municipalités de Mulhouse et Colmar, la Région Grand Est, la Collectivité européenne d’Alsace ainsi que l’État français représenté par la DRAC Grand Est. Que soient salués nos partenaires institutionnels, sans lesquels l’OnR ne pourrait pas réaliser de spectacles : les orchestres philharmonique de Strasbourg et symphonique de Mulhouse, les théâtres de La Filature et de la Sinne à Mulhouse, le Théâtre municipal et la Comédie de Colmar. Que soient loués nos partenaires privés de plus en plus nombreux, entreprises ou donateurs individuels, dont nos amis de l’association Fidelio et de notre nouveau Cercle des philanthropes. Que soient célébrés les spectateurs et spectatrices qui ont fréquenté l’OnR en masse lors de la saison ’23’24, au point que la plupart de nos représentations ont affiché complet – à l’heure d’écrire ces lignes, l’OnR a un taux de fréquentation moyen de 94 % !

Cet engouement prouve que l’opéra et le ballet sont des genres toujours bien vivants et qu’ils n’ont rien perdu de leur pertinence. En témoigne aussi l’engagement de nos tutelles dans les travaux futurs qui permettront de rénover les équipements strasbourgeois de l’OnR, après une importante modernisation des structures internes qui a été effectuée ces trois dernières années. L’engouement se lit aussi dans la mobilisation constante de l’ensemble de nos équipes comme de nos partenaires pour nous permettre, malgré un contexte économique et social tendu, de maintenir nos objectifs de recherche qualitative et d’ambition inclusive. Car s’il porte les exclus en scène, l’opéra doit accueillir dans ses salles chaque spectateur et chaque spectatrice avec ses singularités. Que ce soit sur le sentier commun ou hors les chemins.


Alain Perroux, directeur de l'Opéra national du Rhin. 

mardi
03 sep. — 14h00
Ouverture de la billetterie

Infos pratiques

Ouverture des abonnements

(Les souscriptions ne sont possibles qu’à La Filature) 

Souscription des anciens et des nouveaux abonnés du mardi 14 mai au 31 août 2024.

Attention ! Passé le 11 juin 2024, les anciens abonnés perdent leur privilège de placement.


Fermeture de la caisse

Du dimanche 21 juillet au lundi 19 août 2024 inclus (les souscriptions peuvent se faire par courrier ou en ligne pendant cette période).


Ouverture de la vente des billets à l’unité

Mardi 3 septembre à 14h à La Filature pour l’ensemble des représentations données à La Filature et au Théâtre de la Sinne.


Horaires de la caisse, location et renseignements téléphoniques

Du mardi au samedi de 14h à 18h et une heure avant le début de la représentation pour la billetterie du jour

La billetterie sera fermée les samedis 7 et 28 sept., 5,19 et 26 oct., 2 nov., 4, 11 et 18 janv., 8 ,15 et 22 fév., 15, 22 et 29 mars, 5 et 19 avril, 3, 10, 24 et 31 mai, 14 juin.

T. +33 (0)3 89 36 28 28


Renseignements par courriel

billetterie@lafilature.org


Vidéo de présentation de saison 

Saison '24'25 | Hors les murs