Le nom de ce collectif grec évoque l’orage autant qu’une guerre éclair (Blitz en référence à la Blitzkrieg). Lorsque le public de La Filature les a découverts à l’occasion de la première édition du festival les Vagamondes, ils dansaient alors sur les ruines d’une Europe au lendemain d’une guerre qui refusait de dire son nom. Le spectacle, lui, s’appelait Late Night et il avait touché son auditoire en plein cœur. Les revoici, toujours tard dans la nuit. Plus tard encore, mais l’aube semble maintenant poindre à l’horizon. Dans un espace en friche, parsemé de machines en panne, sept personnes s’affairent à accomplir une œuvre. Sortant par moments de quelques improbables haut-parleurs, la voix d’un vieil homme récite des textes et l’on croit reconnaître la poésie d’un Friedrich Hölderlin. À moins que ce ne soit celle du Comte de Lautréamont ? Sommes-nous sur un chantier en construction ? Sommes-nous devant une performance ? Quelque chose se prépare et nous comprenons assez vite que ce chantier fait partie d’un réseau beaucoup plus grand. Qu’un peu partout dans le monde des groupes de gens s’accordent pour accomplir quelque chose de neuf. Tournant le dos au passé, le Blitz Theatre essaie d’inventer une utopie capable de fédérer un monde nouveau. Il est 6 heures du matin : le jour se lève.