Chorégraphe férue d’arts visuels, Aurélie Gandit n’est pas une inconnue à La Filature. On se souvient de sa Visite dansée créée pour le Musée des Beaux-Arts en 2010 et de son insolite conférence La variété française est un monstre gluant en 2012. Elle revient au plateau pour un solo, moment sur son chemin artistique qui s’écrit encore une fois en équilibre entre la danse et les arts visuels, une pièce nourrie d’écoféminisme et de pratiques spirituelles glanées en Inde et ailleurs durant ces dernières années.
La danse qu’elle y déploie est un écho au texte mythique du Cantique des cantiques, comme un chant d’amour pour le geste, qu’il soit chorégraphique ou plastique. Ce poème-fleuve, maintes et maintes fois interprété et commenté, se joue d’une sensualité débordante et d’un érotisme déconcertant au milieu des pages de La Bible. Le geste chorégraphique y dévoile la richesse de la polysémie de ces lignes et l’originalité de la forme du texte, tout autant que l’éveil des sens qui – sous couvert d’exégèse spirituelle – se transforme en étendard féministe brûlant où enfin l’égalité féminin-masculin est pleinement accomplie et célébrée.
Amour mystique et absolu. Oui, cet amour-là. Cet amour-là, qui est là partout et tout le temps mais que nous avons tant de mal à reconnaître et accueillir. Cet amour sans limite, ardent, sans identité, sans sexe, sans genre. Cet amour qui brûle tout.
Table ronde « Féminisme et écologie : sortir de l’asservissement »
sam. 25 sept. 15h en présence de la chorégraphe Aurélie Gandit, de la chercheuse en anthropologie Lorraine Gehl et de Lola Ott, directrice de l’ONG Octop’us, engagée dans la défense de l’environnement.
Au début des années 70, l’auteure et militante Françoise d’Eaubonne prend conscience d’une urgence, celle de relier les luttes féministes et écologistes. Elle parle alors d’écoféminisme. Cet outil d’action politique, cette réflexion non violente et contestataire visant à une mutation réparatrice, à l’affirmation d’une résistance collective, réclame aujourd’hui une plus grande visibilité et une accessibilité renforcée.
« Nous croyons fermement que seule la co-gestion égalitaire des deux sexes peut répondre aux désirs, capacités et potentialités de l’espèce humaine tout entière. » Françoise d’Eaubonne
Une rencontre proposée dans le cadre de notre cycle Société en chantier. (rdv gratuit sur réservation ici)
Notre partenaire la Librairie 47° Nord vous propose d’ores et déjà de découvrir leur sélection d’ouvrages sur l’écoféminisme afin mieux saisir cette problématique.
Écoutez le podcast « le théâtre de l’amour »
un entretien avec la chorégraphe Aurélie Gandit
Résidences de création à Mulhouse :
– octobre 2020 et avril 2021 à La Filature
– février 2021 au Théâtre de la Sinne (lire l’article de L’Alsace)