Ce spectacle-concert, dansé et chanté, s’empare de figures androgynes issues de la culture populaire espagnole.
Traditionnelles, populaires, ces mélodies peuvent remonter au Moyen Âge espagnol. Puis elles prennent corps, et forme, au Siècle d’Or. De là, elles mutent encore en répertoire académique, ou sinon s’encanaillent, infusent dans le flamenco ou bien le baroque, pourquoi pas le cabaret travesti. Ces chants ont attiré François Chaignaud. Comme danseur, voici quinze ans qu’il secoue la scène contemporaine à force d’hybridations. Il se recrée lui-même par-delà l’ancien et l’actuel. Le savant et le populaire. L’emprunt et l’invention. La boîte de nuit et la scène. Chaignaud est également chanteur. Pour Romances inciertos, il s’est passionné à l’écoute de ces chants mutants. Quatre musiciens le rejoignent, avec leur viole de gambe, théorbe et bandonéon. Le récital chanté et dansé fluctue entre les personnages de la Doncella guerrera médiévale, le voluptueux archange San Miguel inspirant Lorca, ou l’énigmatique Tarara, gitane andalouse tissée de mysticisme et de séduction. Sur de somptueux décors peints, dans une garde-robe étourdissante, un grand principe de perpétuelle métamorphose s’incarne et dérive jusqu’à en référer à l’Orlando de Virginia Woolf. Ces Romances inciertos hantent le royaume de l’ambigu, excitent la curiosité, suscitent l’enchantement.
Spectacle présenté dans le cadre de La Quinzaine de la danse de l’Espace 110 – Centre Culturel d’Illzach. 3e édition en partenariat avec La Filature, Scène nationale – Mulhouse et le CCN Ballet de l’Opéra national du Rhin.