Cela commencerait comme une comédie musicale : les douze signataires du Traité de Maastricht annoncent en fanfare la création de l’Union Européenne. « Ô joie ! Ô joie ! » chantent-ils alors, entonnant avec enthousiasme la 9e Symphonie de Beethoven. Ils reprennent gaiement « Vive la démocratie ! Vive la liberté ! Vive l’Europe ! ». Un mois plus tard, la Bosnie-Herzégovine déclare son indépendance malgré l’opposition farouche du Parti démocratique serbe : la guerre civile éclate. Avril 1992, nous sommes à présent dans Sarajevo assiégée par les forces nationalistes serbes soutenues par l’Armée fédérale yougoslave. Les habitants organisent la défense de leur ville, remodèlent leur vie en fonction d’un critère : la survie. Il faut trois rudes hivers et deux attentats meurtriers avant que la communauté internationale s’engage dans une intervention militaire et mette fin au siège et à la guerre de Bosnie. À la réalité crue du conflit fait écho un récit mythique : celui d’Europe enlevée par Zeus métamorphosé en taureau. Fondé en 2014, Le Birgit Ensemble dirigé par deux jeunes metteuses en scène – Julie Bertin et Jade Herbulot – s’est donné pour mission de faire le récit historique des grandes capitales européennes ayant marqué la fin du millénaire. Après Berlin, voici le portrait de la capitale de Bosnie-Herzégovine.