Dans leur maison misérable qu’elles quittent chaque soir pour aller vendre leur corps, Bettina, Nuzza et Anna s’occupent d’Arturo, un enfant retardé qu’elles ont pris sous leurs ailes. Leur vie est difficile, chaque geste du quotidien est un combat. Les éclats de voix et les éclats de rires de ces trois femmes disent tout à la fois la tendresse et la rage. Leurs mots rudes répondent au mutisme d’Arturo, incarné sur scène par le danseur Simone Zambelli. Chaque geste du quotidien est un combat. Elles se battent. Elles s’aiment et aiment cet être atypique, cet enfant qui grandit. Tous sont réunis autant par la misère que par leur grand cœur. Mêlant douceur et brutalité, humour et gravité, Emma Dante explore le thème de la maternité et de la filiation. Avec cette histoire, celle d’une famille indigente et atypique, elle manie langages des mots et des corps. Sur un plateau presque nu, elle esquisse le tableau de vie de ces femmes et mères, entre portrait et hommage. « Pour moi, ce sont trois Parques, explique la comédienne, dramaturge, metteuse en scène et réalisatrice, trois êtres mythologiques qui parviennent à faire des miracles au moyen de l’amour et de la résistance. »