La ville dont il est question est Damas, la capitale de la Syrie. Nous savons tous le drame qui la secoue depuis 2011. À cette époque, l’auteur de théâtre Wael Kadour vivait encore là-bas lorsqu’il apprit le suicide d’une fille qu’il connaissait. Disons qu’elle s’appelait Nour. Dès lors un questionnement le taraude : pourquoi, alors que se profile un changement majeur pour l’histoire de son pays, une jeune fille dans la fleur de l’âge s’abandonne-t-elle au désespoir ? Quelle peut être la tragédie personnelle qui la pousse à nous quitter à un moment où tout le monde attend de savoir comment les choses vont évoluer ? Wael fuit son pays laissant derrière lui de nombreux amis dont Mohamad Al Rashi qui sera arrêté cette même année. Les années ont passé. Les deux amis se retrouvent aujourd’hui en France et décident de s’associer pour mettre en scène ces chroniques dans lesquelles on suit divers personnages plus ou moins proches de Nour : infirmière, journaliste, agents, ami et parents. Les dialogues, à la manière d’une enquête sensible, dévoilent en creux la violence intrinsèque d’un système politique, économique et religieux. Une aventure artistique et humaine qui veut donner une voix à ceux qui ont décidé de ne pas choisir. Et peut-être faire entendre celle de Nour ; le personnage absent de cette pièce dont le prénom en arabe veut dire « lumière ».
première mondiale à La Filature dans le cadre de la 7e édition du festival les Vagamondes
photos de répétition prises en décembre à La Filature © Darek Szuster